Un nouveau coloc

Morack et Raziel arrivèrent dans la soirée dans le squat, ils avaient prit pas mal de temps à arriver vu l'état lamentable dans lequel était la chimère. Morack ouvrit la porte et le déposa sur ce qui resemblait plus ou moins à un canapé ... il s'affala directement et Morack alla chercher Seraï pour qu'elle puisse le soigner ou au moins lui fournir le nécessaire.

"Seraï, j'ai comme qui dirait un petit problème ... viens m'aider j'ai besoin de tes talents d'infirmière!"

*Pourvu qu'il ne me lâche pas maintenant ...*

"Ca va?"

Raziel commençait vraiment à tourner de l'oeil et se sentait très faible. Il observait tout en se souvenant de ce qu'on lui avait infligé, les plaies qui'ils avaient sur le corps et meprisait de plus en plus ceux qui l'avait torturé. Il se souvenait de chacune de leurs voix et de leurs visages afin de pouvoir se venger lorsqu'il sera en état, et il comptait bien y arriver grace à la tribale. Il aperçut Seraï entrer dans la pièce et ce fut la dernière chose dont il se souvenut. Il poussa un dernier gemissement très faible avant de s'evanouir.

Aaah.......

Seraï sursauta quand elle se rendit compte de la présence de Morack dans...l'appartement. Bien que cela ressemblait plus à un dépôt de meubles qu'autre chose. Elle était prête à lui sortir une remarque acerbe quand elle aperçut l'inconnu que lui avait ramené son cher colocataire. Il était vraiment dans un sale état...et c'était un euphémisme.
Seraï balança ce qu’elle tenait dans les mains et se rua à l’autre bout de la pièce. Heureusement pour le nouvel arrivant "légèrement" amoché, Seraï avait malencontreusement oublié de rendre une partie de son matériel. Elle agrippa une caisse dans lequel tout ce matériel était stocké puis la fit glisser jusqu'au canapé. Elle arriva devant le blessé, il était salement brûlé et avait été torturé sans aucun doute possible.

"Morack ? se retourna Seraï. Tu l'as trouvé où celui-là ?"

Morack s'assit non loin de Raziel et se servit un verre de la première bouteille qu'il trouve. Il sentit le liquide et juga que c'était buvable, il avala le liquide d'une seule traite.

"Je fesait un tour dans la Z16, je cherchait du matériel qui pourrait me servir et je suis tomber dessus ... je pense qu'il faudrait le soigner avec attention, il pourrait être utile à la Tribale qui sait! Il a beaucoup souffert et son visage n'est pas vraiment beau à voir."

En disant cela il découvrit doucement le tissu de son visage et observa la plaie.

"Tu devrait t'en occuper pendant qu'il est inconscient, il n'aime pas tellement qu'on lui touche le visage."

Morack se reservit un verre et alla s'occuper de son ecureuil, le pauvre cela fesait pas mal de temps qu'il n'avait pas manger ... il dévora ce que son maitre lui donna.

"Alors c'est grave?" dit Morack en voyant que Seraï versa de l'alcool tout doucement sur la plaie.

Le nouveau venu respirait encore mais avec difficulté. L'infirmière enfila des gants stérilisés puis vérifia qu'il ne saignait pas abondamment et estima qu'il ne risquait pas de faire d'hémorragie interne vu l'état passable de son abdomen.
Après cela, Seraï examina de plus près son visage, il était couvert de cloques. L'infirmière s'empara alors d'une bouteille d'eau pure et la versa sur le visage mutilé. Il fallait qu'elle fasse baisser la température pour éviter l'aggravation de la brûlure et qu'elle la nettoie avant de penser à la désinfecter. Et tant pis pour le canapé. Elle chercha ensuite la crème qu'elle avait déjà fournie à Morack auparavant, il n'y avait pas mieux à faire dans cette situation. Seraï entreprit de l'étaler délicatement sur toute la partie basse du visage. Ensuite elle s'attaqua au bandage, elle chopa un rouleau de gaze et commença à protéger la brûlure.

Seraï changea alors de gants et passa aux plaies qui recouvraient majoritairement les bras et les jambes. Elle fit de même qu'avec la brûlure. Elle lava les plaies avec l'eau pure et s'empara d'un spray désinfectant. Heureusement pour l'inconnu de la Z16, il était dans les vapes. Seraï ne pensait pas qu'il aurait apprécié, surtout qu'elle n'avait plus de morphine. Pour finir, elle pansa les plaies.

Seraï recouvrit le blessé d'une couverture et se tourna vers Morack.

"Je vais devoir me procurer de la morphine pour ton ami; s'il reprend conscience, il risque d'être surpris par la douleur, surtout par celle de sa brûlure. Il serait même préférable de l'emmener à l'hôpital mais quelque chose me dit que ce n'est pas possible. Par conséquent je vais faire de mon mieux pour le garder en vie mais je ne te promets rien. Sur ce, est-ce qu'il a un nom au moins ?"

"Raziel ... il s'apelle Raziel! Je pense que je devrait être seul avec lui quand il se reveillera, je ne pense qu'il sois très aimable quand il a mal, merci de ton aide, sans toi je ne sais pas comment j'aurais fait"

Sur ce il s'assit sur une chaise et servit deux verre d'une vodka volés dans un entrepôt des Dantclas, il tendit un verre à Seraï.

"Tient ça ... il faut savoir se detendre un peu! T'inquiète pas ce n'est pas de la mauvaise des "magasins" de la Tribale."

Seraï prit le verre que lui tendait Morack puis fit tournoyer son contenu pour finalement le boire cul-sec. Elle sentit l'alcool descendre, ce qui lui procura un frisson facilement reconnaissable.

"Bon, c'est pas tout, ajouta Seraï, largement revigorée. Mais il faut que j'arrive entière à l'hôpital moi. Et c'est pas en me saoulant que j'y arriverai. Quant à ton ami, je compte sur toi pour veiller sur lui le temps que je revienne avec la morphine. Et c'est pas en vidant cette bouteille que tu y arriveras Redy

, le nargua-t-elle"

C'est fou l'effet que l'alcool pouvait avoir sur certaines gens...Seraï sortit de l'appartement en faisant un signe de tête à Morack. Il allait bien lui falloir plus d'une demi-heure pour revenir.

Raziel était plongé dans ces songes, qui était d'ailleurs très obscur , puisqu'il revivait les tortures qu'on lui avait affligées. Il revoit encore ces laquets faisant la sale besogne avec jouissance, lui versant de l'huile bouillante sur le corps, petit à petit sur son corps afin de mieux le faire souffrir, ou encore le tailladage de ses membres (oui tous ses membres) par échelons jusqu'aux extrémités de ceux-ci, les coups de fouets auquels étaient attachés des bouts de verre qui lui arrachait un peu plus de peau à chaque coup. Enfin tous les coups de lattes qu'ils lui ont infligés afin de mieux lui faire ressentir la douleur de ses plaies, mais ce fut lorsqu'ils lui introduirent de l'acide dans sa bouche qu'il souffrit le plus et c'est ce qui l'extirpa de ce cauchemar. Raziel se réveilla en sursaut.

"Mais que se passe-t-il où es tu Morack?". C'est alors qu'il ressenti une infinie douleur.

C'est alors qu'il aperçu Morack trop soul pour lui répondre, apparemment il ne devait pas bien tenir l'alcool, puisqu'il n'avait bus que la moitié de la bouteille posée sur la table de l'appartement crasseux. Raziel avait si mal qu'il ne tenait plus en place, il avait beau être attaché avec des chaines, il devenait très violent. Tel un chien enragé et ressentait une si grande douleur qu'il était près à tout dévaster. La seule chose qui pouvait le calmer était un peu de morphine. Mais malheureusement il n'y avait rien de tout cela à sa disposition. Il regarda la bouteille de vodka posée sur la table plus loin et se rendit compte que c'était le seul moyen d'atténuer la douleur qui le rongeait. Heureusement pour lui ses chaines étaient assez longues pour atteindre la bouteille qu’il saisit en se disant

*Tant pire pour lui je le rembourserais plus tard pour l'instant il faut que je me soulage*

Il s'enfila la bouteille d'une traite pour un effet plus rapide, ce qui était difficile car l’alcool réveilla la douleur de ces plaies buccales causées par l’acide lors de sa torture.

"Je ne sais pas si cela sera suffisant mais j’espère que ça me calmera un peu quand même."

Puis il s’assit à nouveau sur le canapé ou ce qui y ressemblait, et au bout de quelques minutes il ressentit les effets de l'alcool (étant une chimère il était plus sensible à l'alcool que les humains). Il ne lui restait plus qu'à attendre les soins de Seraï.

Seraï marchait tranquillement dans les rues du district...enfin d'un pas pressé tout de même, mais pas trop. L'infirmière ne voulait pas attirer l'attention et elle avait remarqué que les gens s'intéressaient plus facilement à une pauvre dératée qui court comme une folle dans la rue. Surtout si la dératée en question était en possession d'une quantité non négligeable de morphine.

Mais bon, Seraï arriva quand même à l'appartement sans avoir connu d'incidents notoires. Elle jeta un coup d'oeil par dessus son épaule au cas où et s'engouffra dans l'appartement...pour se retrouver devant une belle brochette d'abrutis complètement saouls.

"Nan mais je rêve, souffla Seraï d'une voix qui fut rapidement atténuée par les ronflements très sonores de Morack."

Moralité de cette anecdote : Morack n'est pas fait pour le baby-siting, même si le gosse est enchaîné à son berceau.

Seraï se posa près de Raziel sur le canapé complètement défoncé et tout à fait miteux (pour continuer l'éloge de ce reposoir multifonctions ). Il était fiévreux mais l'infirmière hésitai à en attribuer la cause aux blessures ou à l'alcool... Vu l'état des blessures, l'alcool ne pouvait qu'avoir légèrement augmenté la fièvre. Elle sortit alors une seringue et un flacon de morphine, le pauvre bougre avait déjà bien assez souffert.
Après avoir fait son injection, Seraï entreprit de perfuser Raziel. Comme-ça, grâce à l'intraveineuse, il pourra s'injecter de la morphine rien qu'en appuyant sur un bouton.
Chose tout aussi utile pour lui que pour Seraï.
Elle ne sera pas obligée d'être à ses petits soins 24 heures sur 24.

Raziel était enfin remis sur pied au bout de deux semaines, ce qui était impensable pour un être humain normal. Ses plaies étaient à peu près fermées et il ne se sentait plus fatigué, vu le nombre d'heures qu'il avait dormi pendant ces semaines dans ce trou dont il était le locataire, et qui dit locataire dit loyer à payer surtout qu'il était déjà très redevable envers la tribal.(en particulier Morack et Seraï qui l'ont sauvé d'une mort certaine)

*Maintenant que je suis sur pieds je dois régler mes dettes envers certains Wink

, et j'en profiterais aussi pou régler leurs comptes à d'autres grr

, mais pour cela il faut que je sorte en ville*

Quand Seraï rentra dans la pièce, elle fut à moitié surprise de voir Raziel sur pied en train de rassembler quelques pécules pour une sortie plus qu'évidente. Il était vrai que son patient avait une capacité de guérison surprenante, mais de là à sortir avec seulement deux semaines de repos...il allait s'écrouler au bout de cinq cents mètres au mieux.

"Il est de mon soi-disant devoir de te recommander de garder le...hum...lit une semaine encore pour être sûr de ne pas retourner saluer l'au-delà de ma part, l'avertit Seraï bien qu'elle savait pertinemment que Raziel ne l'entendrait pas ainsi."

Elle lui balança tout de même une seringue de morphine au cas où, très probable, il sortirait de cette pièce.

"Si ce n'est pas trop personnel, pourquoi as-tu l'intention de risquer ta vie aujourd'hui au lieu d'attendre gentiment que tu sois prêt pour te venger dans le règles de l'art ?"

Morack se reveilla après une petite sieste et observa un drole de spectacle. Seraï et Raziel en train de parler et ce dernier qui s'appretait a faire un petite sortie.

"Mais ou tu vas toi? Tu devrait rester la tes blessures ne sont totalement fermer!"

Mais il ne voulait rien entendre et il continuait de se preparer.

"Laisse moi au moins t'accompagner, je pourrait te servir!"

Seraï était au bord de la crise de nerf. Morack n'était pas plus en état de sortir que Raziel vu que notre cher démineur avait le don de trouver les ennuis dans un endroit complètement sûr. Elle les regarda un moment en train de se préparer, c'en était presque risible. Raziel avait, sans doute possible, besoin de rééducation. Ses mouvements étaient gauches et mal coordonnés et il peinait pour conserver son équilibre. On ne sortait pas totalement indemne d'une séance de torture.

"Hé bien, hasarda Seraï, cela ne vous dérangerait pas d'avancer votre part du loyer. J'ai comme qui dirait l'impression que vous ne rentrerez pas de sitôt entiers. Hé Raziel, je réitère ma question, pourquoi as-tu l'intention de risquer ta vie aujourd'hui au lieu d'attendre gentiment que tu sois prêt pour te venger ? Tu n'es pas en état de leur rendre leur monaie de leur pièce."

Raziel était reconnaissant envers Seraï et Morack, mais ces derniers commençaient un peu à l'agacer. Il avait juste besoin de prendre l'air et de voir autre chose que le plafond miteux de l'appartement. Surtout qu'il ne comptait pas se venger tout de suite comme le disait Seraï car se serait effectivement du suicide.

"Ne t'en fait pas pour moi, je ne compte pas fuir ni entreprendre aucune vengeance. J'ai juste besoin de prendre l'air pour mieux m'habituer à l'envirronnement car vivre trois ans dans un laboratoire ça change de la liberté qui m'est accorder pour le moment. Pour le salaire ne t'en fait pas je compte justement trouver un moyen de te payer en avance."

Après cela Raziel esperait qu'elle le laisserait partir mais il restait le problème de Morack qui comptait absolument l'accompagner alors qu'il était en état d'ivresse extrème. Hors pour sortir en toute discretion et être tranquille ce n'est pas ce qu'il y a de mieux. Morack s'appuyait lamentablement sur son épaule ce qui l'agacait un peu et d'un mouvement, il le repoussa un peu brusquement et il tomba par terre comme une masse. Raziel s'excusa puis partit.

" Oh Excuse-moi ... "

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