Mission récupération

Deux cents vingt deux, deux cents vingt trois, deux cent vingt quatre, deux cent vingt six.... non, deux cent vingt cinq, deux cent vingt six...C'étaient là les pensées très prenantes dans lesquelles Samaël était plongé. Cela faisait deja exactement vingt deux minutes qu'il se baladait, lui et Seraï, scrutant les berges du canal à la recherche de l'énergumène qu'on y avait déposé.

*Z'orait pas pu être un peu plus précis... " pensa Samaël, arrêtant de compter ses pas par la même occasion.

Il avait tout d'abord essayer d'engager la conversation avec sa future associée, mais s'étant aperçu qu'elle était à deux doigts de lui présenter toutes les races de poissons présentes dans l'eau, il avait préféré se plonger dans la contemplation de ses pieds. D'un coup de coude, Seraï lui fit relever la tête pour lui montrer du doigt deux masses inertes, un peu plus loin devant eux et surtout étalés au beau milieu d'une magnifique et très spongieuse flaque de boue...

"On va tout de même pas devoir traverser ça..." se lamenta-t-il, jetant un coup d'oeil déséspéré à ses chaussures toutes proprettes et toutes neuves. Il s'avança jusqu'à ne plus pouvoir faire un pas sans se salir un tant soit peu, de peur de blasphémer ses nouvelles aquisitions...
Cependant, pour le plus grand désarroi des chaussures, l'une des deux masses étendues ici se revela bien être le colis à récupérer. Quant à l'autre, que faisait-elle là? Le jour où il le saura, il s'en foutra toujours autant, préocupé uniquement par la façon dont il pourrait récupérer Myo sans avoir à faire souffrir ses chaussures.
Avisant un tas de cailloux a coté de lui, il en attrapa trois qu'il lança dans la direction du déchet étalé à quelques mètres de lui; la première atterit plusieurs mètres derriére la cible, la seconde résonna avec un bruit sourd contre le crâne de l'inconnue, la laissant pourtant aussi inerte qu'elle l'était déjà, et la troisième ne dépassa pas les quelques centimètres de trajectoire, bousculant au passage une gouttelette de gadoue qui se retrouva propulsé contre sa chaussure droite... .

Essayant rageusement de faire fuir cette infortunée grâce à sa chaussure gauche, Samaël tourna son regard vers Seraï, qui le dévisageait d'un regard empli d'une pitié moqueuse et répliqua: "De toute façon, compte pas sur moi pour entrer la dedans, je tiens pas à devenir le sosie de Tarzan aujourd'hui."

[Merci pour le terme de masse inerte ]

Myo gisait donc aux abords du canal, Amelia à ses côtés. Il était étendu de tout son long, son visage ne présentait aucune expression. Ses habits étaient toutes tachées soit de boue soit de sang coagulé. Il était inconscient depuis son "opération" (boucherie ouais ). Une cicatrice était visible sur le haut de son crâne, à l'endroit où le malheureux cailloux de Samaël l'avait atteint ce qui eu pour effet de réouvrir la plaie laissant s'échapper un filet de sang qui coula le long de sa joue pour finalement s'écraser au sol se mélangeant à la boue. Lors du choc du cailloux une breve raisonnance se fit entendre dans le crâne de Myo, son visage jusque là impassible fut déformer par un rictus violent révélant la douleur qui l'envahit soudain.

Seraï lui lança un regard noir.

"Tant mieux. Toi pas Tarzan. Moi pas Jane. Maintenant que nous sommes d'accord sur ce point, nous allons peut-être pouvoir trouver le moyen d'aller chercher ce...bref."

Seraï examina une fois de plus les alentours, mais elle ne trouva rien de plus qu'à ces dernières investigations pour traverser cet océan de boue. Elle jeta un oeil sur son uniforme d'infirmière immaculée puis sur les restes du dantcla. Le choix fut très vite fait. Seraï reprit ses investigations.

Samaël était encore à la recherche de cailloux convenables pour ces lancers quant l'infirmière aperçut une planche de bois négligemment posé contre un mur en ruine. Elle eut un demi-sourire, s'approcha de celle-ci et attira l'attention de Samaël. C'est alors que, d'un air très digne, elle fit basculer la planche du pied afin que celle-ci aille s'abattre sur l'océan de boue.
En moults éclaboussures.

Seraï essuya d'un air quelque peu moins digne la boue qui s'était attardée sur son oeil droit.

"Bon. Maintenant au moins, on peut passer, dit-elle froidement en pensant très fort *Un seul commentaire et tu finis dedans.*

Elle passa la première sur leur pont de fortune jusqu'à arriver aux deux formes inertes qui n'avaient miraculeusement rien subies lors de la chute de la planche. A dix centimètres près. L'infirmière put alors remarquer avec un certain dégoût que ces deux choses étaient couvertes de boue et de moults déchets divers.

Seraï se retourna donc vers Samaël qui l'avait suivie.

"Il est hors de question que je touche à ça. "

Ses chaussures avait désormais une mine bien piteuse, tout enrobée de la boue qui, désormais, menaçait de l'engloutir. Il maudissait l'infirmière, lui reprochant de n'avoir pas opté pour les cailloux au lieu de vouloir frimer en les aspergeant au passage de plusieurs litres de boue immonde.

"Et tu crois peut-être que je vais empirer l'état dans lequels TU nous as mis, moi et mes ex-superbes chaussures, en ne serait-ce que frôlant cette chose poisseuse, visqueuse et répugnante!!!!" s'enerva-t-il alors, se défoulant sur Myo, de peur de trop énerver l'infirmière, car connaissant ses réactions, disons un peu trop directes.

Affrontant du regard sa coéquipière, qui le regardait d'un regard tout aussi noir :><: ; il ne remarqua pas que celui qu'il venait d'insulter copieusement esquissait quelques mouvements...Il croisa les bras, décidé à ne pas lacher leur partie de "regarde moi bien au fond des yeux et crève s*** e***** de m****". Si au moins il pouvait ne pas perdre, contre Seraï, ce serait une véritable victoire!

"Grrrrrrr, je te laisserai jamais me battre.....grrrrrrrrrrrr" marmonna-t-il, serrant des dents à s'en faire craquer la machoire tandis qu'a coté on s'activait de plus en plus...

Seraï lui offrit alors un magnifique sourire sadique tout en se baissant lentement comme si elle allait s'occuper des colis...Nan mais. Ayant jugé qu'elle ne pouvait pas empirer son état vestimentaire, elle s'empara d'une copieuse louche de boue et, sans quitter Samaël des yeux, la lui balança. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, Seraï était très précise dans ses gestes, ce qui fit que la boue ne rata pas d'un seul millimètre le visage de Samaël. Donc ses yeux également. Sur ce, Seraï se secoua les mains vers un Samaël tout déconfit et vociférant.

"GaGné, lui fit-t-elle savoir sans se douter le moins du monde que l'un des colis puisse commencer à émerger de ce tas infect de déchets.

Le corps de Myo rejettait la "bomb" qu'on lui avait implanter dans le crâne, son corps fut prit de soubressauts, il se cambra puis fini par vomir sur les chaussures de Samaël. [gniak gniak vengeance ].
Il déglutti donc un mélange de sang et de son dernier repas. Il entrouvrit les yeux ne sachant pas où il se trouvait il fut prit de panique, panique redoublée lorsqu'il apperçut à quelques pas de lui la bouchère... euh l'infirmière qu'est Seraï.

"Aaaaaaaaaaaaaah..." cria t'il prit de terreur et ayant perdu tout repères.

Il tenta de se relever mais retomba aussitôt sur le dos ce qui eu pour effet de le faire vomir une seconde fois sur les chaussures de Samaël.

[désolé pour la petitesse de mes messages mais Myo n'a pas grand chose à dire!!!]

Exactement au moment où Seraî venait de lui infliger une cuisante et traitresse défaite et alors qu'il peinait à retirer la boue qui l'aveuglait, un immonde tas de vomis remonta des entrailles de Myo pour finalement se retrouver sur les deja bien sales chaussures de Samaël .Le temps qu'il s'apitoie sur leur sort, on avait eu le temps de vomir dessus une seconde fois, achevant pour de bon leur espérance de vie. Apercevant l'infirmière le fautif poussa d'ailleurs un long cri... très certainement du à de mauvais souvenirs vu la façon dont il la regardait à présent...

Ne savant plus où donner de la tête; chaussures, Seraï, Myo, Seraï, chaussures, Myo; Samaël se laissa tomber violement sur la planche qui les tenait miraculeusement au dessus de la boue, désequilibrant au passage Seraï qui tomba à son tour, et les aspergeant tous les trois d'une nouvelle vague de boue... Desormais aussi répugnant qu'il pouvait l'être, et tout en esquissant un sourire en voyant la mine déconfite de Seraï, Samaël lança:

"Maintenant qu'on pourrait aisément se faire passer pour je ne sais quelle espèce de babouin evolué, qu'est que vous en diriez si on s'extirpait de cette flaque de boue et retournait sur le terre ferme afin de mettre la situation au clair? Et puis c'est qui l'autre-là?" demanda-t-il plus bas, sur le ton de la manigance ..., et tout en se raprochant des deux energunèmes, il les interrogea du regard, mais n'y décela rien d'autre qu'un peu de pitié et de colère noire.... ils n'avaient certainement pas aprécié le surplus de boue que Samaël leur avait infligé
Ils étaient à présent tous les trois assis au beau milieu d'une flaque de boue, plus au moins installés sur une planche de bois branlante...Charmant tableau.

Myo tout recouvert de boue et de son propre vomit eu tout de même la force de grimacer dans la direction de Samaël mais lorsqu'il apperçu Seraï il stoppa net, le souvenirs qu'il avait de la jeune infirmière l'avait traumatisé et il ne voulait en aucuns cas répéter l'épisode de l'attques aux seringues :°<: . Il jetta un bref regard sur le corps encore inanimé de Amelia, son buste se soulevait lentement il remarqua donc que celle-ci avait survécue aux épreuves qui leurs avaient été infliger. Il posa son regard tour à tour sur les chaussures de Samaël et sur son visage et constata que celui-ci ne devait pas être ravi de cette rencontre et ses chaussures encore moin. Myo se mit à sourrir dans la direction du jeune homme qu'il ne connaîssait pas puis hocha la tête dans celle de l'infirmière par politesse. Il souffrait toujours mais tentait de se contrôler et de ne surout pas vomir une troisième fois. C'est donc souffrant le martire qu'il dit :

"Qui êtes vous? Et vous que faites vous là?"

Il jetta un deuxième coup d'oeil sur Amelia touours inanimée.

*Quelle idiotie, s'être jetter dans la gueule du loup de cette façon*

Il avait une certaine rancoeur à l'encontre de la jeune Dantclas mais aussi une certaine pitié. Allait elle mourrir là aux abords du canal? Personne ne semblait s'en soucier. D'ailleurs ni le jeune inconnu, ni Seraï ne semblait se préoccuper du sort de la jeune femme inerte jusqu'alors!

"Faites quelque chose, elle est blesser!" Dit il d'un ton autoritaire mais suppliant à la fois."

Myo eu un haut le coeur mais se reteint de peur de se prendre une giffle monumentale qui lui aurait rappeler les soufflets de sa soeur. Il sentit un liquide chaud couler sur sa joue, il essuya se filet de sang du revers de la manche de son manteau à l'origine d'un noir profond qui à vrai dire ressemblait à présent plus à un tablier après la préparation d'un pouding aux ingrédients quelque peu gores. Il était vraiment mal en point mais ne s'en rendait pas vraiment compte pour l'instant, seule la douleur l'empêchait de se relever et de fuir auprès de Selem.

[Me voilà, me voilà >_< Désolée !]

Le canal n'avait rien d'un endroit agréable, et il était aussi propre que fréquenté. En d'autres termes, personne n'avait envie d'aller se perdre dedans. Pourtant deux personnes s'y avaient frayé un chemin, à travers la boue et les déchets douteux desquels rien n'émanait de bon pour les sens. Inconsciente depuis un certain temps, Amelia gisait dans la substance vaseuse, son corps complètement recouvert de boue, allant de ses pieds à son front. Seul une partie de son visage et du haut de son corps avait miraculeusement échappé à la saleté, mais encore s'y mêlaient poussière et fatigue physique.

Sur l'un de ses bras, une plaie semblait mal en point. Légèrement ouverte, du sang s'était mélangé à la terre et le tout avait séché avant que la boue répugnante ne vienne peut-être infecter le tout. Quoi qu'il en soit, même si elle n'avait rien d'autre, cette blessure lui avait puisée une bonne quantité d'énergie de sorte que la jeune chimère récupérait comme son métabolisme le lui permettait dans son état d'inconscience. Au moins, elle était vivante. Sa respiration était régulière, son visage identique à celui qu'elle avait lorsqu'elle dormait, paisible et neutre malgré ce que les deux Danctlas venaient de vivre.

Autour d'elle, des voix s'élevaient entre vomissements, plaintes et sarcasmes. Épuisée, Amelia ne se réveilla pas. À côté d'elle, Myo avait reprit conscience, mais son corps à elle restait immobile, inerte dans la boue malpropre du canal de la métropole. Avec une infirmière sur les lieux, sans doute ne resterait-elle pas inconsciente bien longtemps. Enfin, sans doute l'aurait-elle songée si elle aurait été en état de penser. Quoi qu'il en soit, en attendant, son corps combattait du mieux qu'il pouvait.

Seraï fut surprise par la réaction du dantcla lors de son réveil. Depuis quand les dantclas ne s'occupent plus essentiellement de leur petite personne mais en plus de celle des autres. Et dans le cas présent, AVANT leur petite personne. Il avait dû subir de gaves traumatismes lors de sa détention, Seraï ne trouvait que ça comme explication logique. Néanmoins, cela ne l'empêcha pas de s'intéresser au cas d' Elle. Elle n'était apparemment pas gravement blesser mais la moinde entaille pouvait mal finir avec cette satanée boue pour désinfectant. De plus, elle était toujours inconsciente bien que toujours vivante. Myo s'était réveillé de lui-même, bien que les cris et vociférations de Samaël mêlés à ceux de Seraï l'ont probablement bien aidé. Il allait donc falloir la réveiller, histoire de pouvoir déguerpir de là vite fait et de se débarrasser d'eux.

Seraï s'accroupit donc près de la parfaite inconnue et entreprit de frapper vigoureusement dans ces mains près de son oreille. Mais devant l'inefficacité évidente de sa méthode, elle lui refila deux paires de baffes qui eurent au moins l'honneur de rendre l'inconnue assez vivante pour que cette dernière puisse lui les rendre.

Sur ce Seraï se tourna vers Myo en se frottant la joue endolorie."Satisfait ? grogna-t-elle. Ou dois-je en plus de cela demander à Samaël ici présent de la porter jusqu'à la terre ferme, histoire que vous ayez l'impression que cela puisse nous donner bonne conscience."

Myo ne portait pas Seraï dans son coeur ce qui était réciproque, du moins le pensait-il. Le ton que prit la jeune infirmière l'avait profondément vexer c'est donc les dents serrées qu'il dit:

"Merci" sur un ton qui supposait une envie de meurtre. Il observa un instant Amelia et la voyant bouger du mieux qu'elle le pouvait il décida d'en faire autant, de se lever. Le jeune inconnu, les chaussures tartinées de vomit se tenait toujours là, l'air contrarié.

"Que faites vous ici? Quelle est votre mission?"

Myo voulait tout savoir, étaient-ils engagés par Selem pour une sorte de mission récupération ou alors peut-être était-ce un piège et leur mission était de les éliminés lui et Amélia. Il n'en savait rien et préférait la prudence car dans l'état dans lequel il se trouvait, il ne trouverait pas la force de se défendre bien que ces deux personnes semblaient inoffensives.

*Que vont-elles faire de nous*

Il semblait évident que Seraï et le jeune inconnu n'était pas à cet endroit précis par hasard étant donner le taux de circulation aux abords du canal. Et sans doute ne seraient ils pas venus ici de plein gré ou du moin sans rémunération. Leur attitude arracha un sourrire à Myo, ils avaient l'air pathétiques, pleins de boue et le visage déconfit mais il effaça ce sourrir lorsqu'il imaginea sa propre allure.
Le jeune homme/loup tenta donc de se relever poussant de toutes ses forces sur ses bras. Il parvint à se stabiliser sur ses deux jambes, sa tête tournait mais il gardait l'équilibre.

Ses chaussures étaient désormais irrécupérables. C'était tout ce qui préoccupait Samaël. Et pendant ce temps, Seraï s'était mis dans l'idée de réveiller l'inconnue qui gisait toujours sur le sol. Elle y était parvenue, malheureusement pour l'inconsciente en question, avec deux retentissantes baffes. Et l'inconsciente, désormais belle et bien réveillé, un peu trop sans doute, les lui avait renvoyé sans plus de cérémonie.

*Ah, ça c'est bien joué!, pensa-t-il avec le sourire aux lèvres, mais c'est pas pour ça que je me fatiguerais à te trainer hors de ce tas d'immondices, répliqua -t-il a Seraï, bien que personne n'entendit rien de tout ça puisque qu'il n'avait pas desserer les lèvres.

Se levant difficilement, la chimère qui ne pouvait être que le Myo qu'il devait récuperer, leur demanda alors ce qu'il faisait ici.
Il était certain que ce n'était pas par plaisir qu'il était à présent recouvert de boue; et de vomis pour les chaussures de Samaël; planté comme de parfaits idiots sur les bords du canal.

Samaël tenta difficilement de s'extirper de la flaque, avancant doucement vers la terre ferme, chaque pas étant retenue par la boue qui voulait sans aucun doute le garder pour elle toute seule. Quelqu'un qui n'aurait disposé que de l'ouie aurait certainement cru qu'on essayait avec peine de deboucher quelques WC recalcitrants.

Enfin arriver sur une surface un peu mions spongieuse, après moults difficultés, Samaël avisa une flaque remplie cette fois d'une eau plus ou moins claire. Faisant signe à Seraï d'expliquer quelle était leur mission, il leur tourna le dos et s'acroupissant prés de la flaque, essaya avec peine de frotter vigoureusement ses chaussures l'une contre l'autre dans l'eau.

[pour myo, Samaël est ici un humain de sexe MASCULIN donc on dit que vont-ILS faire de nous, merci a Serai pour la remarque^^]

Seraï regarda d'un air plus que douteux le dantcla après que celui-ci leur air demandé quelle était leur mission. Comme si cela ne se devinait pas. Samaël lui-même semblait peu disposé à répondre, ses chausures ayant la priorité sur quoique ce soit aujourd'hui. Il fallait le comprendre, elles étaient neuves, soi-disant. Cela n'aurait pas étonné Seraï qu'il lui apprenne qu'il les avait en fait "emprunté" à un quelconque bourgeois de passage à l'hôpital. Elle le regardait donc essayer pitoyablement de nettoyer ses chaussures quand elle remarqua qu'il lui avait fait signe de répondre à Myo. Le voyant méditer sur l'état de ses chaussures, Seraï se surprit en acceptant la demande de l'autre abruti.

"Notre mission ? commença alors Seraï pour Myo. Mais vous tuez bien évidemment ! Dans un esprit de compassion et d'équité, nous avons préféré attendre que vous vous réveillez et que vous récupérez un peu avant de vous trucider. Après tout, vous n'êtes que le bras droit de Selem, notre futur associé dans notre très prochaine entreprise. Quant à l'autre...Elle...m'a l'air tout à fait...nan mais vous nous prenez pour des cons ou quoi ?! Si on avait eu envie de vous tuer, vous le seriez déjà ! Selem nous a donné pour mission de récupérer Myo. RECUPERER ! Vous avez compris maintenant ? D'ailleurs votre très charmante coéquipière ne fait en rien parti de nos obligations. Alors si vous voulez qu'on vous ramène vivants, arrêtez de poser des questions idiotes. Comme si on venait patauger dans la boue par pur plaisir, histoire d'avoir la peau douce ou je ne sais quelle autre lubie des bourgeois dans votre genre."

C'est alors que Seraï décida de terminer son monologue. Ce n'était pas qu'elle avait fini mais juste qu'il ne fallait pas oublier que c'était le bras droit de Selem qu'elle était en train d'incendier de bêtises. Et qu'en tant que bras droit de Selem, il ne valait mieux pas trop le pousser à bout, histoire de ne pas se voir raccourcir son espérance de vie.

Elle se tourna vers Samaël, toujours occupé à nettoyer ses chaussures bien qu'ayant l'oeil fixé sur la scène qui venait de se passer. Lui aussi devait craindre pour sa survie.

Si elle fut inconsciente il y avait à peine un instant, deux baffes monumentales virent la tirer de son état. Par réflexe, la chimère se redressa et frappa la personne devant elle. Sans doute un peu nerveuse encore des derniers événements. Sa vision s'adapta à la lumière, mais une douleur la fit grimacer. Oui, elle se souvenait de cette satanée blessure au bras. Sa tête ne regarda toutefois pas sa plaie, mais les gens qui l'entouraient. Myo venait de se relever, et Amelia se hâta de l'imiter non sans des signes d'une grande fatigue physique. Et alors que Myo posait ses questions, les yeux d'Amelia s'attardèrent sur l'individu qui nettoyait des chaussures couvertes de vomissure répugnante, reconnaissant certains traits de visage sous la boue.

* On s'est déjà rencontré... *

Gardant sa réflexion pour elle, et essayant de décoller quelques mèches de cheveux prises dans la boue séchée sur sa joue droite, la chimère écouta avec attention et sourcils froncés les paroles de la fille qu'elle avait eu sous les yeux en se réveillant. Amelia sembla se renfrogner lorsque la femme se mit à parler d'elle. L'autre, disait-elle. Était-ce donc tout ce qu'elle était, un être vivant quelconque recouvert de boue sale ? D'un pas déterminé, Amelia s'interposa entre Myo et son interlocutrice, son visage adoptant un air plutôt éloigné de la bonne humeur.

" Pas une obligation ? Et bien je vais vous libérer d'un poids. Ramenez Myo vivant à Selem si tels sont vos ordres. Je m'arrangerai pour rentrer vivante là où il me plaira, et croyez-moi ce sera aussi loin de l'Octavio qu'il me sera possible de faire. " Dit-elle avec une dose de rancoeur parfaitement saisissable dans la voix.

Puis, elle secoua ce qu'il restait de ses vêtements crasseux d'une main, préférant ne pas bouger son autre bras, sinon par nécessité. Amelia ne s'en alla pas tout de suite cependant. Son regard s'attarda sur les alentours. Son dernier souvenir était celui d'une cage dans la pénombre et voilà qu'elle se trouvait dans un canal. Oui, c'était bien ça. Elle se trouvait dans la ville haute. Soit, elle savait quel chemin elle prendrait.

On pouvait dire que la température avait augmenté de quelques degrés ces dernières minutes. Ce n'est pas qu'il faisait une chaleur étouffante, bien au contraire les nuages gris étaient de sortis et le vent était tendance glacial, cependant chacun leur tour, Seraï, Amélia et Myo s'étaient réchauffées en se vociférant les uns sur les autres.
Bien qu'il n'est pas l'habitude de jouer les rôles de pacificateur, Samaël se décida à abandonner le vain sauvetage de ses chaussures indécrottables et s'interposa ;vocalement uniquement il ne tenait pas non plus à ce que tout lui retombe dessus; dans la bataille ultime.

S'adressant tout d'abord à l'inconnue à présent relevée, il s'éclaircissa la gorge puis:
Eh bien, on s'en voudrait vraiment de vous empêcher de partir, cependant après le réveil mouvementé que Seraï vous a infligé, et surtout pour vous remercier d'avoir répondu aussi promptement, il lança à ce moment un regard moqueur vers la furieuse infirmière, je m'en voudrais de ne pas vous proposer de nous accompagner là où l'on doit conserver Myo en attendant Selem.

Reprenant son souffle, et devenant d'un coup moins polie, il se rapprocha de Seraï et sur un ton qui ressemblait étrangement à celui des mères essayant de calmer leur enfants hyperactifs, l'interpella:
Si tu pouvais respirer un bon coup, éviter de nous faire couper en petits morceaux pour servir de croquettes aux premiers matoux venus, et arréter de fusiller du regard notre contrat de cette manière, ça te permetrait certainement de perdre ce ton rougeâtre qui ne te mets vraiment pas à ton avantage, ça jure terriblement avec tes cheveux, crois-moi Seraï.

Il préfera ne pas lui laisser le temps de répliquer, choix très judicieux il en était certain, et se tourna vers Myo pour répondre à ses demandes.Saches que les pauvres geux de la ville basse n'ont pas été chargés par ton tout-puissant maître Selem de te ramener à l'Octavio mais de te garder à l'hôptal, ou tu recevras les soins de deux pauvres gueux de la ville basse en les personnes de Seraï, infirmière-bouchère, et de moi-même.
Reprenant une nouvelle fois sa respiration, et reprenant le ton trainant et habituelle de sa voix il rajouta : Qu'est que t'entend par de la chair vivante??

Enfin se désintéressant à nouveau de ses acolytes, il retourna à l'examen de ses chaussures, attendant qu'on se décide enfin à quitter cette endroit puant, répugnant et difficilement agréable à fréquenter.

Myo et Samaël se parlaient. Amelia suivait la discussion, remarquant qu'une fois ses deux claques prises, elle n'existait plus pour personne. Soit, elle n'était véritablement pas une obligation pour personne ici, et elle ne s'attarderait pas une seconde de plus dans cet endroit aussi répugnant que désagréable. Si c'était pour se dérouler comme ça, alors tant pis, elle ferait avec. D'un pas pressé et déterminé, elle adressa un regard ferme à ceux qui l'avait tirée du canal avec Myo avant de se tourner vers ce dernier.

" Tu passeras le bonjour à Selem de ma part, il ne me reverra pas avant très longtemps j'en ai bien peur. "

Sur ces paroles, elle lui tourna le dos, secouant un peu ses vêtements pour enlever le maximum de saleté qu'il lui était possible. Elle ignora les deux autres, ne prenant pas la peine de les saluer. Amelia était de mauvaise humeur, et elle ne voyait pas l'utilité de la dissimuler à l'heure qu'il était. La jeune chimère s'en alla sans dire un mot supplémentaire. Après une bonne douche quelque part, c'était direction les Arcanes, l'endroit qu'elle venait de quitter, mais où elle retournerait pour un motif différent cette fois.

Ils se retrouvaient désormais tous les deux plantés là, au beau milieu d'une magnifique flaque de boue, comme deux gus extraterrestres débarqués de la planète singe. Myo s'était tout d'abord tranquilement eclipsés, puis Amelia avait rapidement disparu, pas d'humeur à tenir compagnie à de pourtant charmants petits bonzhommes marrons et propre comme deux phacochères a la sorti des bains...
Clignant des yeux plusieurs fois, ce qui montrait parfaitement bien son ébahissements , Samael se tourna vers Serai, attendant sa réaction.

"Je crois qu'on s'est fait laché, lança-t-il mollement. On n'a plus qu'à retrouver Selem et récuperer l'argent promis. En un sens ça nous fera moins de boulot...."

Il fit quelques pas et tapa dans le premier caillou venu, fourrant par la même occasion ses mains pleines de boues dans ses poches jusque là epargnées, ce qui ne dura pas hélas. Un léger gémissements sorti de ses lèvres au moment ou le caillou ne bougeant pas d'un pouce percuta sa chaussure qui souffrait desormais au plus haut point...

"Je propose qu'on aille d'abord se laver et se changer...une bonne douche , des vetements tout propres, tout doux, sans boue qui vous rentre dans le slip, et on se sentira prets pour de nouvelles aventures super excitantes, style s'écraser dans quelques bouses de vaches bien odorantes, qu'est-que t'en dit?"