Nom: Wills
Prénom: Tom
Surnom: Spades ou Dr Wills, selon les milieux.
Age: 23 ans
Race: Humain
Physique: Tom est un jeune homme élancé au style de vie raffiné, induit par son élégante prestance. Derrière la fine silhouette d’un jeune homme séduisant se cache la musculature longue et sèche d’un athlète. Tom entretient sa forme physique, cela peut toujours servir, dans un métier, comme dans l’autre…
Les traits de son visage ont encore la finesse et la fraîcheur de l’adolescence : le nez droit, les lèvres charnues et les joues lisses. Son regard bleu est souvent mutin ou déterminé selon les circonstances.
Des cheveux semblables à des fils d’or ondulent jusqu’à chatouiller le col de ses chemises blanches.
Car Tom porte des chemises blanches. Avec un costume noir. Élégance et sobriété. Du moins le jour. La nuit, Tom s’autorise un peu d’excentricité : le chapeau haut de forme et la chemise à jabot deviennent alors de rigueur dans les cabarets.
Caractère: Dans un sens, Tom a un caractère assez souple : c’est-à-dire qu’il l’adapte aux situations. Selon lui, un bon détective est un bon comédien. De manière générale, c’est un jeune homme aimable, sociable, plaisant et galant. Mais si cela lui est utile, il peut se montrer agressif, misanthrope, désagréable et goujat. Mais ce n’est pas dans sa nature. Enjoué, taquin… Il l’est toujours, même s’il fut un temps où il l’était encore plus. Tom a un grand talent de séducteur mais qu’il n’utilise qu’avec raison et parcimonie, comme un instrument de travail qui peut se retourner contre vous à tout moment.
Le petit Tom était un enfant au cœur d’or. Mais le Tom d’aujourd’hui est beaucoup plus désabusé. Finalement, il ne s’attache que très difficilement à quelqu’un et sans être égoïste, il a perdu de sa foi dans la conviction qu’il faut aider son prochain.
Cependant, Tom a su garder (ou plutôt n’a pas encore pu s’en débarrasser) deux qualités : il est persévérant, voire entêté et courageux, voire téméraire.
Capacité(s) spéciale(s): Faire de superbe rond de fumée, ouvrir des portes, passer inaperçu, glisser ses doigts là où il ne faut pas sans qu’on s’en aperçoive et savoir parler et faire parler.
Métier/Fonction: Détective privé le jour et prestidigitateur la nuit.
Clan: Free Lance
Histoire: Mr Wills était un riche banquier. C’était un homme chanceux, travailleur et persévérant. Un instinct infaillible en bourse a rapidement fait de lui un homme riche. Sa famille était ravie de son succès et de son intégrité. Car le jeune homme avait bien failli s’enliser dans une situation critique : il aurait voulu devenir acteur, au cinéma. Heureusement, sa famille, à force de pression, avait su lui montrer le droit chemin. Et voilà : Mr Wills était devenu un homme riche. Qui s’ennuyait. Lorsqu’il eut une bonne vingtaine d’années, on envisageait de lui arranger un splendide mariage. Mr Wills allait se résigner, comme toujours, persuadé que maintenir le prestige de la famille était le seul but honorable qu’il pouvait avoir dans la vie. Seulement, un grand malheur s’abattit sur lui : il tomba fou amoureux… d’une jeune guerrière du clan Onori ! Aveuglé par ses sentiments, le jeune homme se maria clandestinement avec la jeune fille et le scandale éclata dans la famille Wills. Mais heureusement, chez les Wills, on n’était pas des sauvages. Les parents de Mr Wills acceptèrent la nouvelle Mrs Wills. Mais on fit bien sentir au jeune époux qu’il avait commis une grave erreur et que la prochaine ne lui serait pas pardonnée. Mr Wills comprit le message. Et quand le petit Tom naquit, l’ange blond reçu la même éducation que son père…
Tom était un petit garçon de bonne famille parfait : il avait un visage charmant, des joues roses, des cheveux blonds et des mollets ronds. Qui plus est, Tom était un garçon sage et très intelligent qui ne rêvait que de devenir un brillant chirurgien… et de devenir le héros des romans policiers qu’il lisait sans cesse. Évidemment, pour la famille Wills, il ne s’agissait que le loisir d’un enfant. Et Tom, le crâne bien bourré des bons principes de sa famille, le croyait aussi. Et pourtant, les signes de la brebis galeuse étaient bien là…
***
Le cœur battant, le petit garçon, son cageot sous le bras, regarda à droite, puis à gauche. Avec un soupir de soulagement, il constata qu’il avait réussi à semer le maître qui l’avait surpris dans le quartier historique. Bien connaître la ville dans laquelle on vit, c’était important. Tom s’élança sous la pluie pour traverser la petite rue. Il allait salir son bel uniforme et Papa allait le gronder. Mais Papa n’avait pas tout à fait le sens des priorités, selon le petit garçon. Il s’approcha de la vieille cabine téléphonique en priant très fort pour qu’elle fonctionne encore. Il déposa le cageot qu’il venait de récupérer dans les détritus du marché et monta dessus. Sa petite main attrapa le combiné noir du vieil appareil téléphonique et Tom appuya sur deux touches. Normalement, c’était un numéro gratuit. Normalement… Normalement…
Le cœur du jeune garçon fit un bond quand il entendit enfin la voix surprise d’une standardiste qui ne s’attendait sans doute pas à jamais entendre un vieux téléphone sonner. C’était vrai : qui utilisait les lignes téléphoniques dont le réseau était à moitié détruit ? Quelques retraités seulement… Et les gens qui voulaient être discrets.
«
Bonsoir, ici le commissariat central, avez-vous besoin d’aide ? »
La jeune femme allait sans doute encore plus surprise lorsqu’elle comprendrait qu’il ne s’agissait pas d’un vieux bonhomme mais bien d’un petit garçon à l’autre bout de la ligne. Mais tant pis…
«
Oui. Est-il possible qu’un policier se rende à l’école Saint Anatole, dans le quartier historique, et qu’il demande à fouiller la vieille cave interdite ? Plusieurs, ce serait mieux… »
Il y eut un silence beaucoup trop long au goût de Tom qui reprit la parole.
«
S’il vous plait, madame, c’est très important !-
Oui, oui, bien sûr, mon garçon. Je vais voir ce que je peux faire. »
Tom se sentit tout drôle. Il aurait dû être satisfait… Mais… Mais… Non ! Elle se moquait de lui ! Elle voulait profiter de sa naïveté. Parce qu’il était un enfant !
«
Ne vous moquez pas de moi, madame, c’est vraiment très important ! Il s’agit de meurtre ! »
Nouveau silence.
«
Nous nous en occupons. »
Le ton professionnel de la jeune femme rassura finalement Tom qui se haussa sur la pointe des pieds pour raccrocher le combiné. Il sauta au bas du cageot et se mit à courir sous la pluie. Il devait retourner à l’école en cachette : il ne raterait cela pour rien au monde. Il voulait voir ces sales curetons intégristes menottés !
***
La famille Wills aurait pu être fière de l’événement : le petit dernier avait déjoué un affreux complot sectaire à lui tout seul. Il n’en fut rien. Seul Mr Wills au fond de lui approuvait son fils et seule Mrs Wills l’avait félicité avec chaleur. Sinon, cette manifestation de son indépendance familiale et du goût pour les intrigues fut vue d’un très mauvais œil. On fit des remontrances au jeune garçon qui dut presque jurer sur la bible qu’il voulait faire des études de médecine…
Sans incidents majeurs, mais montrant toujours cette curiosité malsaine, Tom brilla au collège et put entrer dans un des lycées les plus prestigieux de la Mégapole 44. La voie scientifique était, selon ses professeurs, la meilleure pour cet élève admiré. Et pourtant, il arrivait à Tom d’en douter. Et sa famille s’en rendit parfois compte. Heureusement, ils trouvèrent un bouc émissaire sur le dos duquel ils pourraient charger la culpabilité. C’étaient les mauvaises fréquentations du jeune homme.
Effectivement, en entrant au lycée, ses liens avec ses deux meilleurs amis se renforcèrent. Il connaissait Franz et Emeline depuis le jardin d’enfant, mais c’est lorsqu’ils eurent tous les trois seize ans que leur amitié se confirma de la plus belle façon.
***
Ce n’était pas le prix qu’on allait lui remettre qui rendait si nerveux… C’était bien plus la perspective de se retrouver nez à nez avec le plus grand détective de tous les temps. Un mythe vivant. Et aussi parce qu’il lui avait coupé l’herbe sous le pied. A la base, c’était Mr Dickson qui était sur l’affaire…
Tom tournait en rond devant la porte de l’amphithéâtre. On l’attendait, il le savait. Mais il voulait avant tout se débarrasser du nœud qui s’obstinait à tordre son estomac. Mais rien à faire.
Brusquement, Tom sentit une grande bourrade dans le dos qui le fit vaciller.
«
Mais qu’est-ce que tu attends grand nigaud ? »
Tom se retourna et considéra Franz d’un œil brillant de malice.
«
Sûrement pas qu’un colosse vienne me démonter le dos à coup de paluche… »
Le grand garçon éclata d’un gros rire qui fit sursauter Tom.
«
Mais tais-toi ! On va nous entendre ! »
Franz s’arrêta de rire mais il continuait de sourire.
«
Et si c’était le but recherché ? »
Tom ne répondit pas mais lui lança un regard assassin. Puis il soupira… Et entra dans l’amphithéâtre. Un tonnerre d’applaudissement l’accueillit et le fit déglutir. Il s’avança jusqu’à l’estrade, serra des mains un peu au hasard jusqu’à celle d’un très grand homme aux yeux gris intelligents et bienveillants tout à la fois. Tom était stupide. Comment avait-il pu imaginer une seule seconde qu’un homme aussi intelligent que Mr Dickson aurait pu lui en vouloir de lui avoir volé la vedette pour une petite affaire ridicule ?
Tom eut honte de lui. Mais il ne se sentait pas plus à l’aise.
Quand il se retourna, il vit l’amphithéâtre debout et devint pivoine en voyant que c’était Emeline qui faisait le plus de bruit.
Qu’applaudissaient-ils tous ? Ils ne l’applaudissaient pas. Ils applaudissaient les professeurs qui avaient suspendu les cours pour la journée. Tom se surprit à sourire.
***
Tom traversait la pelouse pour rejoindre Emeline qui commençait à sortir son repas de son sac, les mains dans les poches, tête basse. Lorsqu’il eut rejoint son amie, il se laissa tomber dans l’herbe et se mit à observer rêveusement les nuages.
«
Qu’est-ce que tu faisais ? demanda Emeline en commençant à verser de la sauce dans sa salade.
-
Je parlais avec Mr Dickson.-
Et qu’est-ce qu’il t’a dit ? poursuivit la jeune fille en plantant sa fourchette dans une innocente feuille de salade.
-
Il a dit que… Si je le voulais… Je pouvais… l’accompagner. »
Emeline posa la barquette de salade et sa fourchette.
«
Et ?-
J’ai refusé, bien sûr. Tu sais très bien que je veux devenir chir… »
Tom ne vit pas venir la violente gifle qui fouetta son visage.
«
Je sais très bien, tout comme toi, petit imbécile, que tu n’en à rien à foutre de devenir chirurgien ! »
La jeune fille se leva et pointa un doigt menaçant sur le jeune homme hébété.
«
Dégage, et en vitesse ! Je ne veux plus te voir ! »
Lentement, Tom se leva et tourna le dos à Emeline. Mais, sans crier gare, il se retourna et serra très fort son amie dans ses bras avant de s’enfuir en courant comme un gamin vers la grille du lycée.
***
La famille Wills ne voulut plus entendre parler du rejeton de Mr et Mrs Wills. Et pourtant, ils n’eurent d’autre choix que d’entendre parler du jeune garçon. Sur tous les écrans de rue, les bulletins d’information évoquaient les exploits du grand Harry Dickson dont le nom était depuis lors systématiquement accompagné de celui de Tom Wills.
De son côté, Tom après en quatre ans plus qu’il n’en avait appris en seize. Il aima Mr Dickson comme son père et Mr Dickson aima Tom comme son fils. Cependant, une façade professionnelle était toujours de rigueur entre eux.
Le passé de sa mère la rattrapa et elle fut assassinée par les Dantclas. Cette perte fut suivie de près par le suicide de son père. Tom hérita de leur fortune. Il ne pleura pas ses parents, mais il éprouva une immense tristesse, sachant que ses rapports avec eux auraient pu être autres.
Une seule fois, Tom pleura réellement.
L’homme qu’il appelait son maître fut assassiné. Le choc fut rude et les circonstances, obscures. Tom aurait voulu sombrer dans une profonde dépression, devenir drogué, alcoolique…
Mais il voulait également venger son maître, bien qu’il ne sut jamais comment. De plus, toute l’opinion, tout le monde attendait de lui qu’il reprenne le flambeau. C’est ce qu’il fit. Il ouvrit un cabinet d’enquête et se mit en quête de collaborateurs.
À présent, Tom travaille en tant que détective privé le jour et la nuit, il s’occupe d’enquête personnelle… Le maître était mort dans un cabaret… Alors il commençait par chercher dans les cabarets.
Tom a hérité de deux surnoms : sa clientèle féminine s’est mise en tête de l’appeler « Dr Wills » après avoir appris la carrière professionnelle à laquelle il était destiné à la base, prétendant que le jeune homme « soignait les cœurs ». Quant à « Spades », il s’agit tout simplement de son nom de scène en tant que prestidigitateur.
But: Vivre de son travail et retrouver les responsables du meurtre de son maître.
Relation: Actuellement, Tom n’est attaché à personne en particulier. Il ne fréquente guère que ses clients, ses collaborateurs, son directeur de cabaret, quelques artistes et la bonne.
Objets: Un briquet en argent, une boucle d’oreille en forme de croix en or et un revolver manuel à six coups qui a l’apparence d’un vieux mousquet.
Animal: Tom possède une véritable petite ménagerie, principalement des oiseaux, qui lui sert notamment pour ses tours de magie. Il est obligé d’employer une vieille bonne pour s’en occuper quand il n’est pas dans son appartement, c’est-à-dire la plupart du temps.